La règle

C’était le premier jour de cours. J’étais tombée dans une classe plutôt calme. Quand on était entré en cours, le professeur nous avait donné des fiches à coller, des mots à écrire … Quand il nous a demandés de souligner la date, j’ai ouvert le paquet de ma règle flexible. Je n’avait jamais testé sa flexibilité pour ne pas risquer de la casser. C’était une règle verte, pailletée, qui mesurait quarante centimètres. Il y avait des formes percées dedans pour pouvoir faire des cœurs, des étoiles, des cercles… Elle venait de Turquie. Elle était tellement belle que tout le monde la regardait ! Quand ma camarade me l’a demandée, je la lui ai prêtée. Elle a commencé à la tordre. Je n’osais pas lui demander d’arrêter car j’avais peur qu’elle me ridiculise en m’accusant d’être une radine. Une telle angoisse !

Tout à coup j’ai vu qu’il y avait des personnes qui bougeaient, qui sautaient à chaque fois que ma voisine tordait ma règle. Je lui ai dit :

– Donne moi la règle s’il te plait.

– Non, non et non ! Je suis en train de jouer avec !

Je la lui ai donc arrachée des mains et l’ai rangée dans mon sac à dos. Le soir, quand je suis rentrée chez moi, j’ai ouvert mon sac et ma règle n’y était plus. Mon cœur s’est mis à cogner.

Le lendemain, à l’école, j’ai demandé à ma camarade de me rendre ma règle mais elle a répondu qu’elle ne l’avait pas. Tout à coup, j’ai remarqué que presque toute la classe bougeait dans tous les sens, même le professeur. Cela commençait à vraiment me faire peur. Pendant la récréation, j’ai vu qu’un élève que je ne connaissais pas avait ma règle. Je l’avais bien reconnue. L’élève avait pris un petit sixième et, après l’avoir emmené dans un coin, le menaçait avec ma règle, l’obligeant à lui donner son argent de poche.

 

 

La poupée

C’était un matin, j’emménageai dans une maison. Celle-ci était neuve et très grande. Je franchis la porte d’entrée, il y avait le salon puis la cuisine. Ensuite, je montai à l’étage où se trouvaient trois chambres, une salle de bains et au fond du couloir, une porte. Qu’allais-je trouver derrière cette porte ? Mystérieuse porte ? Je décidai de l’ouvrir et bien que ce fût un endroit sombre, je distinguai un escalier. Il menait à un grenier noir et froid. Ce lieu lugubre me donna la chair de poule. Il était vide. Seule une boîte en carton traînait au centre de la pièce. Je m’en approchai et examinai cette boîte contenant une vieille poupée en porcelaine et de la poussière…

La poupée était grande et avait un visage lisse et blanc, de longs cheveux noirs, une bouche rouge sang et des yeux ronds qui semblaient me fixer. Elle portait une robe noire et un ruban autour de la taille.

Je descendis pour ranger les cartons qui traînaient dans l’entrée. J’entendis soudain un bruit qui me fit sursauter. Allais-je habiter dans une maison hantée ? Prenant mon courage à deux mains, je retournai au grenier. Qui pouvait faire tout ce bruit ? A ma connaissance, j’étais toute seule. Arrivée en haut de l’escalier, je m’aperçus que la poupée avait disparu. En descendant, je sentis une présence derrière moi. Je jetai un regard par-dessus mon épaule. Il n’y avait rien mais je sentais comme une ombre qui me suivait, une ombre menaçante. Des gouttes de sueur coulaient sur mon front. La peur m’envahit… moi qui habituellement ne croyais pas aux fantômes ! Une fois descendue au rez-de-chaussée, j’entendis des sifflements et tout à coup les lumières s’éteignirent. Je titubai jusqu’au compteur électrique que je remis en marche. Les pièces à nouveau éclairées, je décidai de me mettre à la recherche de la poupée…

Le miroir

Je remonte dans ma chambre pour regarder la télévision et je prends un verre de thé vert. Il est maintenant vingt-deux heures trente. Je vais dans la salle de bains pour me laver avec de l’eau froide et mon corps frisonne. J’observe mon image dans le miroir brillant, net et très large. Le cadre est blanc, de forme rectangulaire et je le trouve assez joli. Le miroir a une très grande dimension, comme celle d’un immense tableau. Puis je me coiffe et je vais lire une bande dessinée avant de me coucher.

Le lendemain, après un bon sommeil, je me réveille très tôt le matin. Je prends mon petit-déjeuner. Alors que je me regarde dans le miroir, un bouton un peu rougeâtre apparaît sur mon visage. Je suis inquiète. Commet puis-je faire disparaître ce maudit bouton ? Ah oui ! J’ai une idée. Je prends ma crème «anti-bouton» et en applique une noisette. Malheureusement le bouton s’épaissit de plus en plus. Je deviens tout à coup très anxieuse. Quelque chose ne tourne pas rond. J’ai de plus en plus chaud. J’ouvre la fenêtre pour prendre de l’air .Le vent souffle très fort. J’ai froid dans les bras et dans les jambes, un vilain froid d’angoisse. Je retourne dans la salle de bains pour me regarder dans le miroir. Le bouton est devenu rouge vif et je vois qu’une de mes oreilles est plus grande que l’autre . Ah…! Mais que se passe t-il ? Mon reflet m’épouvante ! La porte de la salle de bains se ferme toute seule, à clé ! La lumière s’éteint. Soudainement il fait très noir.  

Le miroir

 

Un matin je me suis réveillé, j’ai pris mon petit déjeuner, ensuite je suis allé au lavabo et je me suis lavé les mains. Puis je me suis regardé dans le miroir. Le miroir était en forme de triangle, grand et très brillant. J’ai vu que je commençais à avoir un bouton. Je suis parti travailler et mes amis, m’ont demandé ce qui s’était passé. Pas très polis, pas très gentils. J’ai répondu : Ce n’est rien! C’est juste un bouton qui fait mal.

Ils ne m’ont rien répondu… Je suis rentré chez moi et d’un coup j’ai vu dans le miroir que mon visage était déformé.  Qu’était-ce que cela ?J’avais le cœur qui palpitait.  Mes cheveux étaient de couleur mauve, mes yeux étaient rouge vif et j’avais carrément maigri. J’avais l’âme qui frissonnait.

Le cahier magique.

 

Je m’appelle Kévin, j’ai quatorze ans et demain, c’est la rentée. Ma mère m’a acheté les fournitures scolaires et parmi ce bric-à-brac se trouve un cahier qui a attiré mon attention. Il est vieux, rouge et a quelques pages cornées avec des toiles d’araignées. Sur la couverture sont inscrits des motifs étranges. Intrigué, j’ai demandé à ma mère où elle l’avait trouvé. Elle m’a répondu qu’elle ne l’avait jamais vu auparavant. J’ai été assez surpris. J’ai décidé de le garder. Je l’ai posé sur mon bureau, à côté de quelques fournitures puis je suis allé me coucher.

Le lendemain, j’ai inspecté mon bureau pour chercher ce cahier. Il y était. Mais pas mes fournitures ! J’ai fouillé la chambre de fond en comble à leur recherche. Pas le moindre stylo ! Rien ! C’est alors que j’ai entendu un bruit. J’ai tourné la tête et je me suis retrouvé nez à nez avec le cahier. J’ai poussé un cri de frayeur et mon corps s’est mis à trembler ! Oh mon dieu ! Qu’allait il m’arriver ? Pris de panique j’ai détourné le regard, puis j’ ai fermé les yeux comme pour m’assurer que ce n’ était qu’un cauchemar. Lorsque j’ ai rouvert les yeux, le cahier…

 

La fourchette qui parle

 

Un soir, assise dans ma cuisine après avoir préparé le dîner, je mis la table. J’avais choisi de mettre de jolis couverts pour me faire plaisir (ceux que ma mére m’avait offerts), de très belles assiettes décorées de ronds argentés, suivies d’un verre à pied, et pour finir une argenterie ornée de petites rosaces. Mais de tous, je préférais les fourchette si légères et si magnifiques. Je disposai une assiette, un verre, un couteau et une fourchette.

Oui, je mangeais seule, ce soir.

Je m’assis sur ma chaise et portai la première bouchée à mes lèvres, ce fut un plaisir de savourer ! Ensuite, je la reposai pour prendre une gorgée d’eau et en reposant mon verre je fis tomber quelques gouttes d’eau sur ma fourchette qui s’illumina et fit apparaître une toute petite bouche accompagnée de deux petite boules en guise d’yeux.

Puis elle ouvrit la bouche et un son en sortit : Aïe. Je restai abasourdie par le son de cette voix si fine, si perçante qui me laissait muette. Jour après jour nous avions fait connaissance. Nous étions devenues très proches.

Les jours passèrent et je trouvai ma nouvelle amie la fourchette de plus en plus bizarre. Un soir, on discutait toutes les deux. Elle se leva et commença à devenir dangereuse, en tournant autour de moi. Petit à petit, elle s’énervait. Je commençai alors à prendre peur et m’enfuis dans ma chambre où je m’enfermai à clé. Elle réussit tout de même à l’ouvrir et tout à coup elle fut devant moi…

Le mystérieux vase

Une après-midi, alors que je me baladais dans le quartier indien de Paris, j’arrivai devant une boutique d’arts ménagers. Je repérai une centaine de vases d’origine indienne. J’en vis un particulièrement original. La seule chose qui me gênait était le prix mais je décidai de le prendre malgré tout. Après avoir acheté mon vase j’observai quelques boutiques et juste avant de rentrer je fis un saut chez le fleuriste pour m’acheter un petit bouquet de roses qui irait avec mon nouveau vase. Après avoir fini mon shopping je rentrai et plaçai mon vase sur une étagère. Je trouvais qu’il allait parfaitement bien dans mon salon. On avait peint dessus une jolie femme nue, blonde aux yeux bleus, souriante et qui cachait ses parties intimes avec ses mains. Tout autour des fleurs jaunes étaient peintes. J’installai les roses dans le vase et j’allai me coucher. Le matin venue je me levai, m’habillai, me brossai les dents quand tout à coup,au moment du petit-déjeuner, je découvris que les roses avaient disparu…bizarre… puis je n’y pensai plus. A la fin de la journée je m’achetai un nouveau bouquet que je plaçai à nouveau dans mon vase. J’allai me couchai. Au matin la première chose que je fis fut d’aller voir si le bouquet était encore là. Je fermais les yeux et comptai jusqu’à trois ; le vase était bien vide ! Un frisson commença à monter. Alors je partis à la boutique d’arts ménagers et demandai des renseignements sur ce mystérieux vase. Mais le vendeur ne savait rien. Je retournai chez moi et installai un stylo dans le vase. Je m’en allai à mon travail. La journée passa et je ne pensais qu’à ce maudit vase. De retour chez moi, je me précipitai vers le vase et je vis que le stylo était encore là. Peut-être que les objets ne disparaissaient que pendant la nuit ? Mais rien n’était sûr. Je pris la décision d’observer le vase toute la nuit. A minuit pile le vase commença à étinceler et BAM ! Le stylo disparut. Je m’approchai lentement du vase et regardai à l’intérieur. Je vis une fumée blanche. J’y enfonçai la main et je fus emportée. Je me mis à hurler. Je me retrouvai dans un endroit sombre. J’étais terrifiée puis soudainement une ombre avança vers moi. Comme elle avançait, je la reconnus : c’était la femme qui était peinte sur mon vase…

 

 

Dans le Lyon des années 1900…

Dans le Lyon des années 1900, suite au succès mondial de l’invention du cinéma des frères Lumières, j’allai avec ma sœur pour la première fois au cinéma. C’était un dimanche matin. Les rues étaient sombres en ce mois de février, les passants étaient peu nombreux et les quelques moineaux,  éparpillées autour de quelques miettes de pain laissaient un ton étrange. J’arrivai devant le cinéma. Le lieu était attirant car le cinéma m’était inconnu mais sinistre par sa lumière grisâtre. Je pris nos billets et j’entrai avec ma sœur dans l’unique salle, qui était composée d’un écran noir et de rangées de sièges occupées par quelques personnes. Et derrière tout ça, il y avait la fameuse machine.

– Le…, ah mince, je ne me rappelle plus du nom, déclara ma sœur.

– Le Kinétoscope, répondis-je, observant avec curiosité cette fameuse invention. Je m’assis dans la troisième rangée. Les fauteuils de cuir étaient souples et agréables. Le machiniste commença à actionner la roue et à faire passer le filtre. L’écran s’alluma en noir et blanc. Un train apparut, il avança pour entrer dans une gare et les spectateurs crurent que le train aller arriver sur eux et prirent peur. Moi aussi, j’avais exprimé un sursaut de terreur. C’était  « L’arrivée d’un train en gare de la Ciotat ». En rentrant chez nous, je pensai à mes cours du lendemain matin. J’étais en cinquième et ma sœur en sixième. Je retrouvai ma chambre et me mis à réviser mes cours.

L’après-midi, j’allai en tramway à mon cours d’équitation. On m’attribua un joli hongre, New-Forest, d’une belle robe vive, baie brune. Je le brossai, le scellai et le bridai puis le montai en saut d’obstacles. Nous travaillâmes  sur les foulées de galop. Dehors, le temps commençait à virer, le ciel s’assombrissait de gris, zébré de quelques restes de ciel bleu. Je le brossai à nouveau à nouveau puis sortis des écuries pour ranger le matériel dans la sellerie et je rinçai le mors à l’eau.

En rentrant chez moi, après cet après-midi bien rempli, je pris un bon dîner que j’avalai sans peine. Après avoir débarrassé la table, je me retirai dans ma chambre, lus une bonne heure et j’allai me coucher. En m’endormant, je repensai au film de la matinée. Vers une heure du matin, je me réveillai en sueur, les cheveux collés sur mon front. Je venais de faire un cauchemar à propos du train qui arrivait sur moi…Le lendemain matin, je déjeunai rapidement avec des tartines et partis d’un bon pas vers le collège où mes copains m’attendaient déjà. Après les cours, en fin d’après-midi, je voulus revoir le film. J’y retournai, j’entrai dans la salle et la scène de la gare apparut, le train arriva, mais …

Malheur !!! Le train  sortit de l’écran pour entrer dans la réalité. Les spectateurs, effrayés, s’éparpillèrent spontanément pour échapper à l’engin monstrueux, lancé comme une bombe. Le train passait à ma hauteur. Un visage inconnu d’une beauté surnaturelle me jeta à la volée : « Accroche-toi » L’inconnue me saisit avec une poigne impressionnante par le col et me jeta dans le train. La vieille locomotive filait maintenant comme un éclair, loin, loin vers les terres, dans l’obscurité.

C’est moi Mathilde qui vais donc poursuivre le récit, car j’ai retrouvé dans un coin discret du bureau de mon frère le début de cette histoire écrite sur du papier buvard. Je vous décris la locomotive qui venait de passer sous mes yeux : c’était la plus étrange que j’aie jamais vu. Elle était dépourvue de roues à l’arrière, les vitres étaient teintées rouge-sang et la fumée retombait sur l’engin. Le train avait complètement enfoncé le somptueux Hôtel de Ville, la rue piétonne, les magasins de luxe lyonnais… Le grillage de l’Hôtel de Ville était suspendu par-ci, par-là aux deux malheureux lampadaires givrés par le froid de l’hiver. La belle salle de réunion, plaquée d’or et  de décorations diverses n’était désormais qu’un amas de débris de toutes sortes avec lequel le souffle du vent jouait. Le feu envahissait le hall. La lueur du feu contrastait avec le noir de la nuit, la lune diffusait ses beaux rayons. J’avais l’impression d’être dans un film. Les magasins brûlaient, eux aussi, le beau velours, la soie des traboules lyonnaises, les prunelles …Tout serait perdu. Les pompiers arrivèrent sur les lieux dans les dix minutes qui suivirent. Ils rétablirent l’ordre et les personnes présentent lors du drame ne tardèrent pas à rentrer. La police fut informée de la disparition de mon frère et l’enquête commença. Cette nuit-là, pourtant, harassée par la journée, je dormis très mal. L’aube ne pointait pas son nez .Le lendemain, j’allai à l’école et je passai devant le cinéma, et …Il n’y avait plus rien, tout était comme avant l’accident !! Alors, je courus chez moi, ouvris la porte de la chambre de mon frère et …Mon sang se figea, il n’était pas là.

Joshua

 

L’inconnu

La veuve Dolgorouki s’avança doucement vers la cage d’escalier B. Elle était dans l’obscurité totale, elle avait peur. La femme entendit des bruits de pas et de respiration. L’adrénaline montait de plus en plus. Elle cherchait l’interrupteur en passant ses mains sur le mur mais n’arrivait pas à le trouver. Son cœur battait très fort et des gouttes de sueur coulaient le long de son front. Elle était sur les nerfs et essaya de se calmer, s’arrêtant tout près de l’escalier.

Elle tendit l’oreille pour écouter le moindre bruit qu’il pouvait y avoir. Ne s’était-elle pas trompée ? Peut-être était-ce seulement son imagination ? Non. Il y avait quelqu’un, tout près d’elle. La femme entendit sa respiration, que l’inconnu tentait de retenir. Un portable sonna. Elle fit un pas en arrière. Toujours l’arme à la main, elle cria : << Qui est là ? Sortez d’ici !!! >>. Mais personne ne répondit.

Elle réussit à atteindre l’interrupteur, la lumière éclaira tout le hall d’entrée jusqu’à la cage de l’escalier B. La veuve s’approcha et vit un homme accroupi. Il se leva brusquement, la bouscula et s’enfuit sans dire un mot.

Kenza M.