Je me souviens de ce jour-là. Je sautais sur mon lit en regardant un dessin animé à la télévision. Je hurlais : « Zing ! Zing… ».

Je me rappelle la sensation d’enfoncement de mes pieds dans le matelas. Je me rappelle l’euphorie, je me rappelle de l’extase.

N.

Je me souviens de ce jour-là, j’avais un peu plus de trois ans. J’étais dans l’escalier de l’immeuble où j’habitais avec ma famille. Je courais pour monter plus vite que mon frère quand je suis tombé. Je me suis cassé une dent. Je suis passé de la joie à la tristesse .
Je me rappelle la douleur .

R.

Je me souviens de ce jour-là : j’avais trois ans et j’étais très en colère contre mon père parce qu’il m’avait punie. A ce moment-là, il était au travail et pour me venger, j’ai pris ses vêtements et les ai mis dans une casserole qui était sur le feu avec la nourriture dedans.

Je me rappelle la chaleur et l’odeur de la nourriture. Je me rappelle l’angoisse que l’on me surprenne et la joie de réaliser ma vengeance.

S.

Je me souviens de ce jour-là car c’était le jour où j’ai eu ma première moto cross. J’avais 3 ans .

Je me rappelle l’odeur du pot d’échappement.

Je me rappelle que j’étais euphorique.

J. C.

Je me souviens de ce jour où j’étais dans ma chambre, avec mon frère, sur le lit superposé. Nous jouions à la bagarre quand tout à coup je m’étais trouvé non du côté du mur mais au bord du lit et j’avais basculé en arrière, vers le bas, vers la «tablodevoirs» que mon crâne avait heurté contre.

Je me rappelle la douleur horrible que je ressentais. Je me rappelle aussi la joie quand mon frère et moi jouions ensemble.

B.

Je me souviens de ce jour-là, de mon père buvant une coupe de champagne et la laissant sur la table. Je l’avais prise, je l’avais bue puis jetée par terre : elle s’était brisée. Ma mère énervée avait crié sur mon père. J’avais deux ans.

Je me rappelle l’ivresse, j’avais goûté quelque chose de nouveau. Je me rappelle l’incompréhension. Je ne comprenais pas pourquoi mes parents se disputaient .

Winnie the pooh

Je me souviens de ce jour-là. On était en petite section de maternelle. On gardait chacun notre tour une peluche qui s’appelait «Franklin » et je l’aimais tellement que je la voulais pour moi toute seule. Je la bordais, j’aimais bien m’en occuper…

Je me rappelle le toucher doux de la peluche.

Je me rappelle le bonheur et la joie qu’elle me procurait.

L.O.

Je me souviens de ce jour-là. J’avais 5 ans. C’était pendant le carnaval. Je m’étais déguisée en clown et je mangeais des bonbons.
Je me rappelle cette joie.
Je me rappelle le goût.

L.Z.

Je me souviens de ce jour-là. C’était un après-midi. Il faisait beau, un grand soleil. J’avais décidé de sortir. Mon père venait de rentrer. Il m’avait acheté un vélo ! Sans petites roues. J’ai appris à en faire et j’étais heureuse.

Je me rappelle mon excitation, je me rappelle ma joie.

S.Z.

Je me souviens de ce jour-là… Mes parents m’avaient laissé tout seul à l’appartement, au quinzième, pour dormir. Lorsque je me suis réveillé et que j’ai réalisé que j’étais tout seul je me suis mis à pleurer. Pour attendre mes parents, j’ai empilé les chaises pour atteindre la poignée de la porte du balcon. Une fois ouverte, j’ai regardé entre les barreaux et j’ai vu mon père tout en bas, qui sortait de sa voiture. J’ai appelé. Lorsqu’il m’a entendu, il a levé la tête et a tout laissé sur pour monter me chercher en courant.

Je me souviens de la sensation de vertige que j’ai ressentie lorsque je regardais en bas.

Je me rappelle mon rire lorsque j’ai vu mon père courir.

M-A-A